Hugues
Serraf
est
journaliste
et
écrivain.
Après
Deuxième
mi-temps
,
paru
aux
éditions
Intervalles
en
2018,
Le
Dernier
juif
de
France
est
son
quatrième
roman.
Un
roman
qui
parle
d’une
presse
en
déroute
et
de
juifs
ordinaires
en
proie
au
doute
dans
une
France
qui
ne
l’est
pas
moins.
Un
roman
qui
choisit
le
ton
de
la
comédie
pour
traiter de sujets ô combien essentiels.
Chaque
fois
que
je
publie
un
nouveau
roman
(et
c'est
rodé
maintenant,
c'est
tout
de
même
le
cinquième),
je
commence
par
m'auto-convaincre
qu'il
sera
LE
roman
de
l'année
et
qu'il
me
mettra
enfin
sur
orbite.
J'ai
tendance
à
déchanter
par
la
suite
parce
que
c'est
un
peu
comme
jouer
au
loto
et
que
100%
des
perdants
ont
forcément
tenté
leur
chance
eux
aussi.
Et
puis,
des
romans
de
l'année
"potentiels",
il
y
en
a
plein
les
librairies.
Des
bons,
des
mauvais,
des
bien
promus,
des
mal
distribués,
des
qui
paraissent
pile
au
bon
moment,
des
qui
loupent
carrément le coche, des tout ce qu'on voudra...
Mais
bon,
"La
vie,
au
fond"
ne
sort
que
le
17
juin,
les
exemplaires
en
service
de
presse
arrivent
tout
juste
dans
les
rédactions,
tout
est
possible,
et
je
suis
donc
encore
dans ma phase up de maniaco-dépressif.
C'est
difficile
d'en
faire
la
promo
sans
passer
pour
un
mégalo
mais,
parce
qu'on
n'est
jamais
mieux
servi
que
par
soi
même,
je
m'y
colle
tout
de
même
brièvement
en
attendant
d'être
invité
chez
Trapenard,
qui
dit
toujours
du
bien de tout le monde semble-t-il.
Donc,
d'abord,
à
la
longue,
on
prend
du
métier
comme
dans
n'importe
quelle
activité
et
je
dirais
qu'il
est
d'abord
réussi
sur
le
plan
formel.
Ça
ne
veut
pas
dire
que
c'est
un
chef
d'oeuvre
mais
qu'il
ressemble
exactement
à
ce
que
je
voulais
en
faire.
C'est
ça
qui
fait
qu'un
roman
est
réussi
à mon avis.
Ensuite,
c'est
le
premier
que
je
n'écris
pas
à
la
première
personne,
ce
qui
devrait
m'épargner
les
"c'est
de
l'auto-
fiction
?
Ça
vous
est
arrivé,
tout
ça
?".
Mieux,
il
est
construit
autour
d'un
personnage
très
particulier,
très
typé,
dont
je
ne
saurais
être
plus
différent
mais
dans
lequel
tout
le
monde
ou
presque
est
censé
pouvoir
se
retrouver
d'une
manière
ou
d'une
autre.
C'est
ce
qui
explique la virgule dans le titre.
C'est
triste
et
marrant
en
même
temps
(ou
successivement),
ça
parle
d'un
type
qui
n'a
pas
vu
passer
sa
vie,
ne
comprend
rien
à
son
époque,
est
convaincu
d'avoir
tout
loupé,
enchaîne
les
déboires
(mais
là,
je
ne
peux
pas
en
dire
trop)
perché
sur
sa
moto
vintage
et
France
culture
dans
les
oreilles.
Si
je
cherchais
un
point
de
comparaison,
je
dirais
que
c'est
un
Vernon
Subutex
où
il
y
aurait
de
l'humour
et
du
style
("Quoi,
mais
pour
qui
il
se prend, celui-là ?!).
S'il
marche,
ce
ne
sera
que
justice
:
les
gens
qui
le
liront
y
prendront
plaisir,
le
pognon
coulera
à
flots,
on
me
reconnaîtra
dans
la
rue
et
on
me
demandera
des
selfies
que
j'accepterai
de
bonne
grâce
(du
moins
au
début,
puis
je
m'en
plaindrai),
mes
autres
bouquins
se
vendront
eux
aussi,
ça
sera
formidable.
S'il
ne
marche
pas,
ça
sera
pour
le
suivant
---
qui
est
déjà
en
cours.
Mais
franchement,
pourquoi
attendre
?
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